Mannequins équipés en matériel allemands
 
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Mannequin équipé du recycleur Draeger DM20.
 
En 1915, la firme Dräger met en service un équipement pour scaphandrier très innovant, non pour son principe, expérimenté dès 1870 par H.A Fleuss, mais pour sa parfaite mise au point technique. Le scaphandrier est autonome pour respirer, en effet l'appareil dorsal comporte deux bouteilles d'oxygène de même volume qui sont chargées à la pression de 200 bars, l’oxygène passe par un manodétendeur et un injecteur, qui par une surpression et une dépression, va créer une circulation d’air dans le casque, et refouler l'air vicié dans une cartouche de soude qui absorbe le gaz carbonique, à la sortie de la cartouche, l'air se recharge en oxygène. Ce mélange gazeux est calculé pour travailler à une profondeur maximale de 20 mètres. Deux petites bouteilles d'air comprimé dans le poids ventral, assurent les corrections de pesée et une sécurité respiratoire.
Le scaphandrier reste quand même relié à la surface par une solide ligne téléphonique pouvant servir de ligne de vie.
Ce mannequin est équipé d'un casque Bubikopf, c'est-à-dire coupé à l'arrière pour une meilleure protection des câbles et tuyaux. Son poids bouteille ventral est du premier type

 


Mannequin équipé du recycleur Draeger DM40.
 
Suite au parfait fonctionnement du DM20, Draeger met en service, en 1917, le DM40 qui peut travailler, plus de 40 minutes, à une profondeur de 40 mètres. Basé sur le même principe, mais avec des mélanges gazeux différents, l'O2 au-dessus d'une certaine pression est dangereux… la deuxième bouteille d’oxygène du DM20 est remplacée sur le DM40 par une bouteille d’air comprimé à 200 bars. C’est un mélange air comprimé et oxygène qui renouvelle, après un manodétendeur et l'injecteur, le mélange respiratoire à la sortie de la cartouche de soude… les bouteilles d’air comprimé du poids ventral sont d'un plus grand volume pour assurer de plus importantes corrections de pesée et la sécurité respiratoire.
Le scaphandrier reste toujours relié à la surface par une solide ligne téléphonique.
Malgré de très nombreux avantages, le surcoût de l'appareil et de la plongée limitera son utilisation aux militaires et à des entreprises de travaux sous-marins bien spécialisées. Il restera en service pendant plus de cinquante ans.

Mannequin équipé du recycleur Draeger 'Pionier Tauchgeraet'.
 
Ce nom doit se traduire par "appareil de plongée de génie militaire", il se reconnaît à sa mono bouteille bleue (O2), en effet c'est un recycleur à oxygène pur dont le "poumon" est le volume d'air du casque et de la peau de bouc. Prévu pour des interventions à faible profondeur il peut quand même, grâce au volume important de son "poumon", intervenir jusqu'à -20 mètres. Les premiers poids-bouteilles ventraux, de sécurité, marqués 'Sauerstoff' (oxygène) furent rapidement remplacés, suite à des accidents dus à un sur dosage manuel de l'O2… par ceux à air comprimé du classique DM20 ou casque ventilé Draeger.
Ce mannequin est bien cohérent, de plus il est équipé de l'un des premiers poids-bouteilles en bronze, ainsi que de sabots tout bronze.


Mannequin équipé du casque 3 b ventilé Draeger.
 
Presque identique aux casques DM20 ou 40, il se reconnaît uniquement à l'arrière du casque, car il possède seulement deux connexions, l'une pour le tuyau d'arrivée d'air de la surface, et l'autre pour la ligne de vie et le téléphone. Son poids dorsal est en fonte, il peut être aussi équipé du poids 'siège' typiquement Draeger. Simple et fiable cet équipement sera utilisé pendant plus de soixante ans.

Mannequin équipé de matériel Dräger "blanc".
 
Typique casque de la Marine allemande de la WW2 et après… ce casque est recouvert d'une peinture caoutchouteuse blanche, de protection et de sécurité en effet le scaphandrier reste beaucoup plus visible. On peut trouver ces casques blancs dans ses deux versions, DM20, DM40 ou avec pompe de surface seulement. Le poids-bouteilles ainsi que le recycleur sont aussi peints en blanc. Sur demande de l'acheteur, Dräger livrera ces casques peints en blanc, jusqu'à la fin de leur production au début des années 1970. Le mannequin porte un rare couteau Dräger, manche alliage, fabriqué au cours de la WW2.

Mannequin équipé de matériel Hagenuk.
 
Le nom de la société Hanseatisch Apparatebau Gesellschaft Neufeld Und Kulnke de Kiel, fut la nouvelle appellation du constructeur L.V. Bremen qui, vers la fin des années 1870, a été le premier à fabriquer en Allemagne des équipements pour scaphandriers, lesquels au début étaient sous licence Denayrouze. Cet ensemble date des années 1920, les attaches des poids en fonte sont encore du type champignon, son couteau est toujours proche du Denayrouze. Les chaussures en cuir sont les plus lourdes de toutes les chaussures de Pieds-Lourds…

Mannequin équipé de matériel Karl Bernhard.
 
Karl Bernhard est né en 1878, après des études d'ingénieur en métallurgie, il se lance avec succès dans une carrière de chanteur d'opéra… il participe à la Première Guerre Mondiale comme lieutenant de cavalerie. En 1926, avec un associé, il crée la société "Ingenieur Karl Bernhardt Apparatebau" qui se spécialise dans le matériel pour scaphandriers et autre matériel respiratoire de surface. Les premiers casques à 3 boulons I.K.B sont proches des casques Denayrouze dont il conserve les crochets "champignons" pour les poids. Le logo de la société est le trident de Neptune, Dieu de la mer... logo qui l'on retrouve sur les casques de la marque Poseidon Hamburg dont la filiation avec I.K.B ne fait aucun doute. Les casques Poseidon sont presque identiques aux casques Dräger. En 1960, à la mort de Karl Bernhardt, son fils Jos Bernhard est déjà aux commandes de la société qui commence à se spécialiser dans l'équipement de secours en mer. Actuellement, la société existe toujours sous le nom de SECUMAR.
Ce mannequin est équipé de matériel du début de la société sauf les chaussures sabots qui sont plus récentes, mais portent encore le marquage K. B. avec un trident, la ceinture et le couteau sont très proches des modèles Denayrouze. Le passe tuyau est vertical, à la différence du français qui est horizontal.

Mannequin équipé de matériel Medi STG-721.
 
Au début des années 1950, la R.D.A est en pleine période de reconstruction, et se retrouve en pénurie d'équipements de scaphandriers Pieds-Lourds, en effet les "traditionnels" fabricants allemands de ce matériel se situent maintenant en R.F.A…
C'est l’"Institut für Medichinische Geräte" de Leipzig, qui lance cette fabrication, la première série de casques sera très proche des Draeger 3b mais très vite ils auront leurs spécificités tout en restant toujours compatibles entre eux… pour rendre le panachage d'équipements des deux marques possible. Comme pour le casque, le reste de l'équipement est peu différent, les sabots en fonte ont une lanière en cuir en plus sur le "coup de pied", le couteau à sa lame qui se termine en biseau, seul le poids bouteille ventral est assez différent, mais reste interchangeable. L'équipement Medi n'est pas prévu pour fonctionner avec un recycleur.
L'origine du nom de cette marque vient des quatre premières lettres de MEDIchinische. Seulement 250 équipements auraient été fabriqués.

Scaphandre rigide Neufeldt und Kuhnke modèle 1.
 
Cette entreprise est la première à mettre en service, en 1917, un scaphandre à pression atmosphérique et à recycleur d'air réellement utilisable jusqu'à –200 m, malgré la rigidité de ses articulations après -70m…
Ce scaphandre possède douze articulations, trois à chaque bras et deux par jambe. Équipés de gants articulés au tout début, ils seront vite remplacés par deux pinces manipulables. Chaque articulation est faite d'une rotule montée sur roulement à billes dans un logement recouvert d'une jupe en caoutchouc qui assure une bonne étanchéité, mais avec l'augmentation de la pression sur la jupe le mouvement de l'articulation est de plus en plus freiné, jusqu'à son total blocage vers –70 m.

Scaphandre rigide Neufeldt und Kuhnke modèle 2.
 
En 1923, le modèle 2 recevra de nombreuses améliorations et sa silhouette sera plus humanoïde… par le positionnement du réservoir de flottaison au niveau de la ceinture, le rendant aussi plus visible en surface, mais le principal problème de rigidité des articulations par la pression croissante ne sera pas réglé.

Scaphandre rigide Neufeldt und Kuhnke modèle 3.
 
Fondée en 1924 la SORIMA, une très célèbre société italienne de sauvetage utilise, pour ses interventions jusqu'à-150m, un scaphandre rigide Neufeldt und Kuhnke de 2ième génération, mais suite à des problèmes de rigidité des membres articulés en dessous de 70m, le chef plongeur Gianni et Roberto Galeazzi, un grand spécialiste en matériel sous-marin, simplifient et améliorent ce scaphandre rigide..
Le nouveau scaphandre rigide Neufeldt und Kuhnke modifié, au début des années 1930, par les brevets Galeazzi , prend le nom de 3ième génération.

Scaphandre rigide Draeger Newtsuit.
 
Là on quitte un peu notre sujet, mais c'est par plaisir, par curiosité aussi, car notre Marine nationale l'a adopté depuis bientôt 10ans.
Mise au point au Canada, cet A.D.S pour "Atmospheric Diving Suit" bonne appellation anglo-saxonne pour ce matériel de nouvelle génération, car il n'est pas rigide puisqu'il a 75 % de la dextérité d'un plongeur normal…
Construit à partir de 1990 par Draeger, il permet des interventions rapides jusqu'à -300 m avec un support relativement léger, et sans les problèmes liés aux plongées par saturation ou ceux des scaphandres rigides : sensibles au courant marin, mauvaise dextérité, déplacements difficiles…
Des chiffres :
- poids 275 kg, mais neutre dans l'eau, construction aluminium.
- Pression interne en plongée : 1 atmosphère constant.
- Systèmes de communication avec et sans fils.
- Déplacements quatre axes par deux moteurs électriques additionnels, qui ont quatre hélices à pas variables, commandées aux pieds.
- 48 h d'autonomie en survie interne.
- Plombs ou moteurs largables pour une flottabilité positive et séparation de l'ombilical possible pour une remontée urgente.
Une belle bête… pardon un beau triton, car Newtsuit signifie habit du triton.

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