Bref historique


L'évolution du matériel de pénétration et de travail sous-marin a duré plus de 3 siècles, au cours desquels de nombreuses inventions utopiques ont été réalisées. Or, seule la filière "cloche à plongeur" a abouti à un équipement fiable et utilisable.
Vers 1840, des Anglais, les frères Deane, MM. Pasley et Edwards finalisent l'équipement qui changera très peu par la suite. L'Histoire ne gardera que le nom de SIEBE, comme l'inventeur du scaphandre Pieds-Lourds. Or, dès 1830, Augustus SIEBE n'était que l'habile fabricant des équipements mis au point par Deane, Pasley et Edwards. Il fut très vite, par la qualité et par l'amélioration permanente de ses fabrications, le plus important constructeur de ce matériel, et cela pendant plus d'un siècle et demi.

Et en France...

En France, comme dans la plupart des pays avancés, la réalisation des travaux sous-marins n'a pas attendu la mise au point du scaphandrier Pieds-Lourds. Il existait de nombreuses techniques mais toutes très lourdes à mettre en œuvre. Vers la fin de la première moitié du XIX siècle l'équipement de Siebe s'impose partout ; il est aussi adopté par la Marine Impériale.
 
Joseph-Martin Cabirol : fabricant d'objets en caoutchouc. Il réalise entre autre des costumes pour plongeurs (sous cloche…). En 1855 il présente un équipement complet de scaphandrier dont le casque est très proche de celui de Siebe. Cet équipement amélioré sera adopté en 1860 par la Marine Impériale après de nombreux essais satisfaisants.
 
Benoît Rouquayrol et Auguste Denayrouze : de la rencontre d'un ingénieur des Mines, inventeur de l'aérophore, et d'un lieutenant de vaisseau de la Marine Impériale naîtra en 1864 un matériel révolutionnaire : le régulateur Rouquayrol-Denayrouze. Tout est découvert : le réservoir d'air sous pression, le détendeur débitant à la demande et à la pression ambiante, un masque groin. C'est le premier équipement autonome. Cependant, limité en autonomie et bousculant les habitudes, il sera assez peu utilisé. La version réservoir-relais relié à la surface à une pompe sera, quant à elle, la plus diffusée. Elle sera finalisée en 1867 par l'apport de la pompe à joints hydrauliques et du célèbre casque à 3 boulons.
 
Auguste et Louis Denayrouze : 1873 marque un tournant dans l'entreprise familiale : mise au point du réservoir intermédiaire qui sonne le glas au réservoir-relais dorsal, invention du téléphone acoustique permettant la liaison plongeur surface, réalisation d'une lampe sous-marine à pétrole et adoption par la Marine des appareils Denayrouze. La conception et la mise en service d'une lampe et d'un téléphone électriques, d'un casque sans boulons, des joints Giffard sur les pompes vont s'échelonner jusqu'en 1895, date de la vente de la société à monsieur Petit.

 
Charles Petit : il continue la fabrication de tout le matériel du catalogue Denayrouze et réalise d'autres équipements pour scaphandriers.
 
René Piel : gendre de Charles Petit. A la mort de celui-ci en 1930, la société prend le nom d'"Etablissements René Piel " et continue la fabrication de matériel Pieds-Lourds jusqu'en 1965.
 
Joseph Scauda : d'origine napolitaine et installé à Marseille, il débute la fabrication des équipements pour scaphandriers en 1898 avec un casque 12 boulons aux hublots de grandes dimensions et sans grilles de protection. Un casque 3 boulons de conception identique sera fabriqué sans grande diffusion.Pompes, lampes, téléphones, poignards, chaussures, plombs furent au catalogue de ce fabriquant régional, qui cessa toute activité en 1971. La partie fournitures pour scaphandriers était déjà bien en veilleuse depuis la fin des années 50.
 
1855-1965, plus d'un siècle de maîtrise française dans la fabrication des équipements. Ils seront largement diffusés et copiés à travers le monde. Cependant, la firme anglaise Siebe-Gorman est toujours restée le leader du marché.