LES POMPES MANUELLES À AIR COMPRIMÉ

 
La pompe manuelle à air, comme le casque du scaphandrier, a pour origine la cloche à plongeur… En effet, le besoin de renouveler l’air dans la cloche est vite apparu indispensable… mais son apport, par bouteilles ou tonnelets, a vite montré ses limites. La réalisation d’une pompe à air assez puissante pour compenser la pression de l’eau, et même pour pouvoir vider la cloche entièrement, s’est imposée rapidement. En 1689 Denis PAPIN publie un recueil décrivant ce principe. Soufflets, pompes à incendie modifiées… : tout est essayé, mais ce ne sera vraiment qu’en 1786 qu’un ingénieur anglais Smeaton remplace les barils d’air de "Halley" par une pompe foulante afin d'assurer une bonne circulation d’air, sous-pression,-dans--la--cloche.
Dès la mise au point des équipements fiables de scaphandrier vers 1840, il existait donc déjà, depuis une cinquantaine d’années, des pompes pouvant leur convenir. Pompes à volants ou à bringuebales, à joints cuir ou même à joints hydrauliques… tout était déjà inventé mais restait-il encore à les rendre plus performantes car les profondeurs de travail allaient rapidement--progresser…
Au cours de la deuxième moitié du XIX ieme siècle trois technologies de pompes s’imposent. Le principe est surtout différent au niveau des pistons et des joints. Un ou plusieurs joints en cuir, imprégnés régulièrement d’huile d’olive ou d'huile de pieds de bœuf, équipent les premières pompes et resteront longtemps sur les pompes étrangères. En France, vers 1865, Rouquayrol et Denayrouze mettent en service, avec leur "appareil-plongeur", une pompe à joints hydrauliques très innovante : non seulement l'eau refroidit l'air qui se comprime, mais de plus en recouvrant la tête des pistons, sous la pression de l'air, elle va renforcer l’étanchéité du joint en cuir et le lubrifier. On identifie facilement une pompe à joints hydrauliques par ses pistons fixes, têtes vers le haut, et ses cylindres mobiles. Elles sont majoritairement à bringuebales. Toujours en France, vers 1888, les frères Denayrouze commercialisent leur pompe à joints Giffard, qui sont de "simples" anneaux en caoutchouc durci. Ce joint, par son jeu sur la partie centrale conique du piston, permet l’admission de l’air lors de son mouvement vers le haut, et joue le rôle de segment étanche lors du mouvement de compression. La pression de l’air en augmentant force de plus en plus, grâce à la partie conique, le segment contre le cylindre le rendant ainsi très étanche. Les joints hydrauliques et les joints ‘Giffard’ évitaient aussi l’utilisation d’un filtre à air, qui était indispensable, mais rarement installé, sur les pompes avec des joints en cuir lubrifiés à l'huile.
Par leurs avantages: débit d'air plus important et bien régulé par les lourds volants, position de travail moins fatigante, possibilité de bien pomper même sur mer houleuse, les pompes à volants se sont vite imposées sur les pompes à bringuebales.

Le remplacement des hommes, à la pompe, par un moteur sera la principale évolution au cours du demi-siècle suivant. Cependant, l'inégale fiabilité des nouvelles techniques rendait obligatoire la présence d’une pompe manuelle à côté de toute pompe mécanique…

 
-  Pompes françaises
-  Pompes allemandes
-  Pompes anglaises
-  Pompes italiennes
-  Pompes américaines
-  Pompes russes
-  Pompes de divers pays
 

Crédit photos : Jean-Pierre ARGUEL, Daniel BOUDOT, Dominique BREHERET, Philippe DAMON, David DEKKER, Gilbert JEAN, Ray MATHIESON, Jean-Jacques OYARSABAL, Jan-de-GROOT, Louis-Jacques VIRGONA, Sébastien LEGEAY.
Remerciements car sans vous cette rubrique ne pouvait exister...